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Comment la COVID-19 a augmenté la consommation de données et mis en évidence la fracture numérique

NUMÉRIQUE

La hausse massive du trafic de données laisse présager une utilisation accrue des plateformes en ligne et souligne l’importance d’inclure les utilisateurs exclus actuellement.

À travers le monde, la pandémie de COVID-19 a poussé des millions de personnes à recourir à la vidéoconférence pour leur travail et leur apprentissage à domicile ainsi que pour d’autres activités. Les trois plus grandes plateformes ont enregistré quelque 700 millions d’utilisateurs quotidiens en mars-avril 2020. Si l’on y ajoute les autres plateformes, le nombre d’utilisateurs équivalait à environ un dixième de la population mondiale. Le nombre moyen d’utilisateurs de Zoom est passé de 10 millions en décembre 2019 à 300 millions en avril 20201. Webex de Cisco a enregistré 324 millions d’utilisateurs en mars 2020, soit plus du double de janvier 20202. Microsoft Teams a comptabilisé 75 millions d’utilisateurs quotidiens en avril 20203. Le confinement a également donné lieu à une utilisation accrue des réseaux sociaux, des plateformes de diffusion vidéo en continu (streaming) et des jeux en ligne4.

Ces activités en ligne ont entraîné des hausses massives du trafic de données. En Espagne, le trafic sur Internet a augmenté de 40 % au cours de la semaine qui a suivi l’annonce du confinement et on a enregistré une hausse de 25 % pour le trafic de données mobiles5. Sur le point d’échange Internet allemand DE-CIX, l’un des plus importants au monde, le trafic s’est accru de 10 % pendant les deux premières semaines de mars, lorsque le confinement a été appliqué dans le pays, battant ainsi le record mondial de débit de données. Le trafic consacré aux vidéoconférences sur DE-CIX a progressé de 50 % et celui consacré aux jeux en ligne et aux réseaux sociaux a enregistré une hausse de 25 % 6.

Dans l’ensemble, les réseaux de télécommunication ont bien résisté à cette hausse massive du trafic. Les réseaux sont conçus pour supporter les heures de pointe, ce qui fait que les capacités sont plus que suffisantes une grande partie de la journée. À l’image des efforts déployés pour aplanir la courbe des contaminations à la COVID-19, les opérateurs de télécommunication se sont employés à atténuer les fluctuations du trafic au plus fort de la pandémie, au printemps 2020. Le déploiement massif de la dorsale à fibre optique à haute capacité et des réseaux d’accès s’est révélé vital pour faire face à l’explosion du trafic.

Au cours de la pandémie de COVID-19, des agences de réglementation ont accru la capacité des données mobiles en libérant des fréquences7, et des services de streaming ont réduit le trafic de 25 % en recourant à la technologie de la compression8. Des opérateurs de télécommunication ont augmenté leurs quotas de données, et certains ont offert du volume de données et des smartphones au personnel de santé.

Jusqu’à présent, les réseaux de télécommunication se sont révélés à la hauteur de la tâche dans le nouveau monde de la distanciation sociale pour ceux qui y avaient déjà accès, mais des limitations empêchent la transition de services publics vitaux, tels que l’éducation, dans l’espace virtuel, ce qui a des répercussions majeures sur l’enseignement. Selon de nombreux acteurs, la vidéoconférence continuera d’être massivement utilisée une fois la pandémie terminée, même si une baisse de son utilisation devrait être enregistrée.

La capacité ou non d’utiliser des outils de vidéoconférence a jeté un coup de projecteur sur la fracture numérique. De nombreux étudiants à travers le monde sont exclus des cours en ligne, car ils n’ont pas accès au haut débit et à un ordinateur. Pendant la pandémie, le recours à la vidéoconférence suscite des inquiétudes en matière de sécurité9, tandis que l’analyse des mégadonnées est source de craintes pour la protection des données10. Il a également été reproché aux entreprises de télécommunication d’avoir attendu qu’une crise se présente pour proposer des quotas de données avantageux aux consommateurs professionnels.

Notes
  1. Zoom (2020).
  2. Mukherjee (2020).
  3. Spencer, Nadella, et Hood (2020).
  4. Sandvine (2020).
  5. See Telefónica (2020).
  6. DE-CIX (2020).
  7. GSMA (2020).
  8. Florance (2020).
  9. Paul (2020).
  10. OECD (2020).
References