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Améliorer les données à vocation publique : quel rôle pour les organisations internationales ?

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Les organisations internationales peuvent aider les pays de façon bilatérale à relever les obstacles auxquels ils sont confrontés en matière de financement, de capacités techniques, de gouvernance ainsi que de demande de données, et à créer des biens publics mondiaux qui permettront de surmonter ces obstacles.

Plus de financements de meilleure qualité pour la production de données

Des coalitions d’organisations internationales et de partenaires de développement peuvent proposer des solutions coordonnées à l’échelle mondiale pour des activités qui répondent à des besoins de données précis. Les pays peuvent financer de telles activités dans le cadre de leur budget national ou au moyen de prêts ou de dons obtenus auprès de banques multilatérales de développement. Par exemple, l’initiative « Data for Policy » de la Banque mondiale met en évidence un ensemble de statistiques de base sur les aspects sociaux, l’économie et la durabilité qui sont cruciales pour suivre et évaluer les résultats en matière de développement ; et elle octroie aux pays des prêts ou des dons pour leur permettre de recueillir ces données. Dans les pays à revenu relativement plus faible qui manquent de données, cette initiative peut aider les autorités nationales à déterminer les lacunes à combler en priorité, et compléter les financements nationaux quand ils sont insuffisants. Comme autre exemple, on peut citer l’Initiative 50x2030 dont l’objectif est de résorber le déficit de données agricoles. Cette initiative, qui réunit plusieurs partenaires, cherche à transformer les systèmes de données agricoles dans cinquante pays à revenu faible et intermédiaire d’ici à 2030. Elle s’appuie sur des mécanismes de financement innovants qui utilisent des financements de bailleurs de fonds comme levier pour mobiliser les ressources nationales et favoriser l’appropriation du projet par les pays.

Promouvoir la recherche-développement dans les méthodes et outils

En plus d’investir dans l’amélioration des capacités techniques des producteurs et utilisateurs de données, les organisations internationales peuvent également renforcer plus largement les capacités techniques en faisant appel à la recherche-développement sur les méthodes de collecte, de conservation et d’analyse des données pour fournir des biens publics mondiaux. Par exemple, elles peuvent soutenir l’innovation en matière de saisie des données, notamment à l’aide de capteurs portables et d’applications mobiles. Ces innovations doivent être validées rigoureusement dans le cadre d’activités de recherche méthodologique qui consistent à comparer la précision, le rapport coût-efficacité et la faisabilité des nouvelles méthodes de collecte de données par rapport aux méthodes traditionnelles. À partir de ces recherches, des lignes directrices peuvent être formulées en vue de la prise en compte des innovations validées dans les enquêtes, les recensements et les registres de données de l’administration. Les organisations internationales peuvent jouer un rôle clé dans la conduite de ces recherches ainsi que dans la promotion de ces innovations et des lignes directrices qui y sont associées. La mise en place de partenariats entre des organisations internationales et des bureaux nationaux des statistiques pour les activités de recherche-développement méthodologiques accroît la probabilité que les innovations en matière de saisie de données soient adoptées et mises en œuvre.

Élaborer, diffuser et mettre en œuvre des normes mondiales pour les activités de statistique

Les organisations internationales peuvent également soutenir des initiatives visant à élaborer, diffuser et mettre en œuvre des normes et des lignes directrices internationales pour les activités de statistique. De telles normes et lignes directrices doivent être diffusées et adoptées au niveau des pays, afin que les données soient comparables d’un pays à l’autre et que les décideurs politiques puissent comparer leurs performances à celles de leurs pairs. Entre autres exemples, on citera les systèmes de comptabilité nationale mis en place par l’Organisation des Nations Unies en collaboration avec plusieurs partenaires ; la Classification internationale type des professions de l’Organisation internationale du travail ; et le suivi et l’harmonisation des données relatives à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène par l’Organisation mondiale de la santé et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). La collaboration technique — notamment dans le cadre d’études réalisées conjointement par des organisations internationales, des bureaux nationaux des statistiques, des partenaires techniques et des institutions universitaires animés du même esprit — est essentielle pour parvenir à produire des normes et des lignes directrices internationales au même titre que la mise en place de plateformes internationales d’examen collégial, d’évaluation, d’approbation et de promotion de ces biens collectifs.

Coordonner les actions pour assurer l’efficacité de la diffusion des biens collectifs et des activités de financement

En l’absence de coordination, les organisations risquent de financer des activités qui font double emploi ou de fragmenter les investissements, de surcharger les systèmes de données nationaux ou de produire des normes et des lignes directrices incompatibles. Les groupes de travail et les groupes d’experts interorganisations ainsi que les groupes de travail inter-secrétariats, sous l’égide de la Commission de statistique des Nations Unies, offrent une plateforme permettant d’accélérer la collaboration sur l’élaboration de normes qu’il convient de continuer à soutenir à travers l’examen périodique des missions qui leur sont assignées et des résultats qu’ils sont censés produire. Il convient également de faire connaître davantage ces groupes de travail, en particulier dans les organisations internationales, dans le but d’assurer la coordination des actions menées au sein d’une organisation.

Rendre les données accessibles et compatibles avec les priorités nationales et stimuler la demande locale

Pour répondre à la demande croissante de données, les organisations internationales devraient rendre leurs propres données, fichiers de syntaxe et métadonnées largement disponibles et aisément accessibles à d’autres. Les données dont elles ont besoin, comme des données sur les Objectifs de développement durable, ont une incidence sur les données produites par les pays et peuvent même éclipser la production nationale. Il est dès lors impératif de faire en sorte que les normes et objectifs de ces organisations soient compatibles avec les intérêts, les priorités et les objectifs des pays. Le cas échéant, les données exploitées par les organisations internationales peuvent stimuler la demande locale de données internationales, encourager leur production en continu et créer un cycle vertueux de production et d’utilisation de données.